le boulevard périphérique · henry bauchau

Tout d’un coup, je n’en peux plus. Je ne veux pas lire plus avant en moi. D’ailleurs l’insomnie chaude est devenue une insomnie glaciale. J’ai froid. Je ne peux plus penser à la mort de Stéphane. Il faut occulter cette douleur, la remettre à demain, à plus tard. Je prends un cachet pour dormir. Je vais faire une bouillotte d’eau chaude dans la salle de bains. Je la cale contre mes reins, je sens que je vais m’endormir, Stéphane et Paule sont encore vivants dans mon sommeil.

Je voudrais faire l’économie de toutes les morts que j’ai vécues, de celles que je devrai vivre encore. Je ne peux pas, je suis dans ce temps, dans ce monde, il n’y en a pas d’autre.

Leave a Reply