Monthly Archives: November 2014

rosalie

Un beau texte sur mon amie clown Rosalie

aimé · dominique sigaud-rouff

Un beau livre écrit pour toutes les femmes qui ont perdu un enfant avant sa naissance – un deuil silencieux et méconnu..

Notre âge est ce qu’il est. J’ai rencontré suffisamment d’enfants de “vieux” ces derniers temps; ils savent d’emblée à quoi s’en tenir, quels parents ils ont. Aucun n’a jamais évoqué cette question comme un problème, encore moins une souffrance. Au contraire. Intuitivement je comprends. L’alliance entre leurs parents et eux est singulière. Ils sont plus que tout autre l’enfant inattendu, le présent. S’ils sont là, c’est que leurs parents ont accueilli le cadeau comme il se devait, simplement. Cela fait entre eux quelque chose de doux, un peu à part. Ces enfants-là n’attendent pas de leurs parents je ne sais quelle compensation et encore moins je ne sais quelles promesses d’avenir. Ça se passe ailleurs. Un accord tacite les lie. Il n’y a rien de plus à dire, peut-être parce qu’à leur tour, ces enfants-là risquent moins que les autres de se voir investis de je ne sais quelle charge, ou quelle dette. Ils ont juste à vivre, simplement. Ça fait d’autres rapports.

historia de un amor · luz casal


Luz CASAL "Historia de un amor" (live) par Petite-Rigolote

desterò dall’empia dite · joyce didonato

soleil rouge

L’Association Soleil Rouge from Bproduction on Vimeo.

baltass · yann frisch

you’ve been away long enough

That fall, after the summer when they both died, she and my father, there was a point when I wanted to say to them, All right, you have died, I know that, and you’ve been dead for a while, we have all absorbed this and we’ve explored the feelings we had at first, in reaction to it, surprising feelings, some of them, and the feelings we’re having now that a few months have gone by – but now it’s time for you to come back. You’ve been away long enough.

(Lydia Davis, Can’t and Won’t – quoted by Adam Thirlwell in The Giant Slightness of Being, New York Review of Books, LXI-10)

jean le bleu · jean giono

Je sais que tu es là, toujours derrière moi. Derrière moi, maintenant, au moment où j’écris, je sais que ton amitié est plus fidèle que tous les amours du monde et que c’est, humblement, d’une autre qualité. Mais je voudrais que tu aies ta place parmi ceux qui peuvent saisir des pommes, manger des figues, courir, nager, faire des gosses, vivre.
Plus égoïstement, je voudrais que tu sois là pour moi. J’écoute. Il n’y a pas de bruit ici.
Ici, ici, où es-tu? Là-bas, dans l’ombre de la commode, il n’y a rien que mon lit. Cette chose sombre là-bas, c’est mon manteau de berger.
Tu n’es pas là. Alors. Devant les livres? Devant tes livres favoris, c’est deux ou trois que tu prenais toujours puis tu restais à lire tout debout? Es-tu là? Je touche les livres. Ils ont encore toute leur poussière.
Tu es ombre, toi là, derrière ma chaise. Je ne toucherai plus ta main. Tu ne t’appuieras plus jamais sur mon épaule. Je n’entendrai plus ta voix. Je ne verrai plus ton bon regard avec son honnêteté et son grand rayon. Je sais que tu es là, près de moi, comme tous les morts que j’aime et qui m’aiment, comme mon père, comme un ou deux autres.
Mais tu es mort.