Cette nuit, les rêves se sont de nouveau succédé. Pourquoi ce souvenir si vif de tant de choses? Pourquoi pas la mort tout simplement, et non cette musique plaintive du passé?
« Florencio est mort, madame. »
Que cet homme était grand! Qu’il était haut! Et que sa voix était dure. Aussi sèche que la terre la plus sèche. Et son image était floue. Ou était-elle devenue floue par la suite? On aurait dit qu’entre lui et elle s’interposait la pluie. « Qu’avait-on dit? Florencio? De quel Florencio parlait-on? Du mien? Oh! Pourquoi n’ai-je pas pleuré et ne me suis-je pas ensuite noyée dans les larmes, pour me laver de mon angoisse? Seigneur! Tu n’existes pas! Je T’avais demandé d’étendre sur lui Ta protection. De me le garder. C’est ce que je T’avais demandé. Mais Toi, Tu ne T’occupes que des âmes. Et ce que je veux de lui, c’est son corps. Nu et brûlant d’amour, bouillant de désirs, pétrissant mes seins et mes bras tremblants. Mon corps transparent suspendu au sien. Mon corps sans poids soutenu par ses forces et livré à elles. Que faire à présent de mes lèvres, sans ta bouche pour les remplir? Que faire de mes lèvres endolories? »
Un commentaire à propos de “pedro páramo · juan rulfo”
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