le choc amoureux · francesco alberoni

L’amour naissant, en devenant amour, en reconstruisant sur de nouvelles bases, a accompli sa tâche révolutionnaire: restent un autre travail, une autre maison, d’autres amis, d’autres enfants. Celui qui divorce et se remarie une, deux, trois fois, retrouve souvent une situation presque semblable à la première. Bien sûr, c’est en lui et en l’autre que tout cela est écrit; mais le monde ne se fait pas lumineux et toujours renaissant à volonté. L’amour naissant disparaît donc. Si, par contre, il doit se poursuivre, comme nous nous le sommes demandés au début, il faut que la vie extraordinaire se poursuive en quelque sorte dans l’existant, qu’elle se réalise comme voyage extraordinaire à travers l’existant. Voyage fait ensemble après de dures épreuves côte à côte, découverte et confrontation, continuelle réinterprétation du monde, continuel réexamen du passé historique.
Pour certains, cela est un combat, une poésie; pour d’autres simplement la faculté de s’émerveiller en permanence d’eux-mêmes et du monde, de chercher en permanence non pas ce qui rassure ou ce que l’on connait déjà, mais ce qui est défi, beauté, création. Le voyage à l’extérieur n’est donc que l’occasion, l’instrument d’un voyage continu à l’intérieur; de même, le voyage à l’intérieur est le stimulant continuel d’un voyage à l’extérieur. Dans ces conditions, l’amour naissant continue car l’état naissant re-naît. On re-voit, on re-découvre, on re-nouvelle, on se re-nouvelle, perpétuellement, cherchant les défis et les occasions. On re-tombe alors amoureux de la même personne.

i miss my biggest heart

beautiful Emily Dickinson letter published on Letters of Note

If you were here — and Oh that you were, my Susie, we need not talk at all, our eyes would whisper for us, and your hand fast in mine, we would not ask for language — I try to bring you nearer, I chase the weeks away till they are quite departed, and fancy you have come, and I am on my way through the green lane to meet you, and my heart goes scampering so, that I have much ado to bring it back again, and learn it to be patient, till that dear Susie comes. Three weeks — they cant last always, for surely they must go with their little brothers and sisters to their long home in the west!

jaime sabines

Grâce à Xosué Martinez, le photographe qui a pris les magnifiques photos de Viaje que vous pouvez voir sur le site, je découvre la poésie mexicaine, et elle me parle très très fort…

“Yo soy sólo una parte, sólo un brazo,
Una mitad apenas, sólo un brazo.
Te recuerdo en mi boca y en mis manos.
Con mi lengua y mis ojos y mis manos.”

rosalie

Un beau texte sur mon amie clown Rosalie

aimé · dominique sigaud-rouff

Un beau livre écrit pour toutes les femmes qui ont perdu un enfant avant sa naissance – un deuil silencieux et méconnu..

Notre âge est ce qu’il est. J’ai rencontré suffisamment d’enfants de “vieux” ces derniers temps; ils savent d’emblée à quoi s’en tenir, quels parents ils ont. Aucun n’a jamais évoqué cette question comme un problème, encore moins une souffrance. Au contraire. Intuitivement je comprends. L’alliance entre leurs parents et eux est singulière. Ils sont plus que tout autre l’enfant inattendu, le présent. S’ils sont là, c’est que leurs parents ont accueilli le cadeau comme il se devait, simplement. Cela fait entre eux quelque chose de doux, un peu à part. Ces enfants-là n’attendent pas de leurs parents je ne sais quelle compensation et encore moins je ne sais quelles promesses d’avenir. Ça se passe ailleurs. Un accord tacite les lie. Il n’y a rien de plus à dire, peut-être parce qu’à leur tour, ces enfants-là risquent moins que les autres de se voir investis de je ne sais quelle charge, ou quelle dette. Ils ont juste à vivre, simplement. Ça fait d’autres rapports.

historia de un amor · luz casal


Luz CASAL "Historia de un amor" (live) par Petite-Rigolote

desterò dall’empia dite · joyce didonato

soleil rouge

L’Association Soleil Rouge from Bproduction on Vimeo.

baltass · yann frisch

you’ve been away long enough

That fall, after the summer when they both died, she and my father, there was a point when I wanted to say to them, All right, you have died, I know that, and you’ve been dead for a while, we have all absorbed this and we’ve explored the feelings we had at first, in reaction to it, surprising feelings, some of them, and the feelings we’re having now that a few months have gone by – but now it’s time for you to come back. You’ve been away long enough.

(Lydia Davis, Can’t and Won’t – quoted by Adam Thirlwell in The Giant Slightness of Being, New York Review of Books, LXI-10)